Le Nagaland, avant-propos.
Le Nagaland est un des plus petits états de l’Inde, situé au Nord-Est du pays. Il fait partie des "Seven Sisters" (Arunachal Pradesh, Assam, Meghalaya, Manipur, Mizoram, Nagaland, et Tripura), un groupe d'États indiens reculés et à l'écart du circuit touristique habituel. Ces sept soeurs sont interdépendantes les unes des autres et reliées au reste de l'Inde par un seul accès par la terre, le Siliguri Corridor.
Le Nagaland tient son nom de ses habitants, les Nagas, composés de multiples tribus (17 officiellement). Il subsiste très peu d’informations sur l’histoire de ces communautés, qui sont partagées entre la Birmanie et le Nagaland aujourd’hui. Historiquement, la plus ancienne trace que l’on ait de ces peuples de chasseurs/cueilleurs remonte au 13ème siècle. Un système patriarcal régissait les différents royaumes, système qui est toujours visible aujourd’hui. Les différentes tribus étaient régulièrement en conflit ; et les Nagas étaient réputés pour couper les têtes de leurs ennemis.
Nagas Ao, 1900
Toutefois, à partir du 19ème siècle, la colonisation britannique et l’arrivée de missionnaires baptistes américains opérant depuis Jaipur mirent fin à ces pratiques et apportèrent des changements profonds dans la société Naga. Ainsi, leur religion animiste d’origine a été complètement abandonnée au profit du christianisme, et la pratique des chasseurs de tête également abolie, laissant place à la paix entre les tribus. L’Église Baptiste a joué un rôle important dans les efforts de paix entre les tribus, y compris dans les années 60 lors des insurrections contre le gouvernement indien. En parcourant le Nagaland, il est commun de trouver une église au centre de chaque village.
D’abord assimilé à l’Assam voisin avec l’arrivée des colons britanniques, le Nagaland devint après plusieurs rébellions contre le gouvernement d’une Inde fraîchement indépendante un état indien à part entière à partir de 1963. Les insurrections continuèrent toutefois, l’œuvre de derniers groupes indépendantistes qui demeurèrent actifs jusqu’en 1975, année où ils décidèrent finalement d’accepter la constitution indienne et de déposer les armes.
En 2004, deux bombes explosèrent à Dimapur, faisant une trentaine de morts. Plusieurs actes de rébellion sont à noter ensuite, causant la mort de plusieurs civils par an jusqu’en 2013. En 2021, l’armée indienne assassina 6 paysans du district de Mon. S’ensuivirent des émeutes qui causèrent la mort de 8 autres civils et d’un militaire. Ces évènements ont contribué à alimenter la réputation d'insécurité du petit état, entravant notamment le développement du tourisme.
La langue officielle depuis 1967 est l’anglais, toutefois la langue la plus courante reste le nagamais, un langage dérivé de l’assamais ; et il existe encore plusieurs dizaines d’autres langages parlés sur le territoire.
Habitation traditionnelle du Nagaland
Malgré la conversion de masse au christianisme, le Nagaland a conservé ses anciennes traditions tribales. De nombreux festivals de chaque ethnie émaillent le calendrier, calqués sur les pratiques agricoles, l’économie du Nagaland reposant principalement sur l’agriculture. Par ailleurs, un festival inter-ethnie, Le Hornbill festival, a été créé par le gouvernement du Nagaland en 2000 pour célébrer la diversité de la culture Naga. Il rassemble toutes les tribus de la région, et permet de mettre en avant la culture et les traditions de chacune. Le festival est nommé d’après un oiseau, le calao (hornbill en anglais), qui se trouve être l’emblème du Nagaland. Ainsi, pendant une semaine en décembre, sont mis en avant les différents artisanats comme la peinture, la sculpture sur bois, le textile, mais aussi les sports, la nourriture, les jeux, la musique…
Dans le but d'explorer les origines des fameux lits Naga, nous avons entrepris un de découvrir le Nagaland, avec un premier séjour en 2023. Rendez-vous sur ce blog pour découvrir le récit de notre voyage.
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