La phurba, dague rituelle bouddhiste
Les phurbas sont des dagues rituelles associées à des divinités du bouddhisme vajrayana. Composées d'une lame, d'une poignée et d'un pommeau, ces dagues sculptées sont souvent en laiton et métal, mais aussi en bois comme ici. Le pommeau des phurbas représente souvent les trois faces de vajrakila (joyeux, paisible, courroucé), mais peut aussi représenter le lion des neiges tibétain, une stupa... La lame quant à elle possède traditionnellement trois faces qui se rejoignent à la pointe. Elles représentent symboliquement le pouvoir de la dague de transformer les énergies négatives des "trois poisons" : l'attachement/l'envie/le désir, l'illusion/l'ignorance/les idées fausses, et l'aversion/la peur/la haine.
Techniquement, la phurba est destinée dans le cadre des rituels à transpercer la terre, de manière verticale. Les phurbas sont connues pour symboliser la paix et la stabilité, et sont utilisées pour éloigner les démons. Padmasambhava est considéré comme l'inventeur de la phurba. Au 8ème siècle, Padmasambhava aurait utilisé la phurba afin de bénir le sol sur lequel il a établi le monastère Samye. Au Tibet, les tentes ont toujours eu un rôle particulier car la culture nomade y est très présente, et planter des pics de tente dans le sol pouvait être interprété comme un sacrifice de la terre. Ainsi, l'aspect de la phurba pourrait dériver de ces pics utilisés pour fixer ces tentes au sol. Dans le cadre des rituels, seuls les chamans et d'autres individus spécifiques sont autorisés à utiliser une phurba. La lame de ces dagues magiques n'est pas vraiment affûtée, ayant un but spirituel plutôt que destructeur.
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